https://youtu.be/Mqsq3GRFUNA
Alors que le calme total régnait après la divulgation, en octobre dernier, par les différents organes de presse, de l’affaire Tariq Ramadan et que cette annonce était plutôt entourée d’un silence pour le moins embarrassé de l’UOIF et de ses affidés, nous assistons depuis le 15 février 2018, à une certaine agitation médiatique sur les réseaux sociaux, allant crescendo et coïncidant avec la première intervention publique de l’épouse de Monsieur Tariq Ramadan à travers une vidéo dans laquelle Madame Iman Ramadan s’offusquait du traitement réservé à son époux et annonçait la création d’une page Facebook intitulée « Free Tariq Ramadan Campaign » dans le pur style anglo-saxon, et appelait la communauté musulmane à le soutenir à travers la campagne du même nom.
Dans une seconde intervention, trois jours plus tard, elle réitère les mêmes propos et fait part de l’état de de santé dégradé de son époux. Une cagnotte est mise en place pour pouvoir faire face aux dépenses générées par toutes les procédures en cours. C’est précisément à partir de là que la machine de propagande se met en branle avec notamment l’implication de « Résistance et Alternative », une structure créée à Paris le 20 janvier 2018. On assistera alors à une floraison de vidéos dont les textes sont déclamés par des voix synthétiques, aussi bien féminines que masculines, ainsi qu’à des commentaires ahurissants de mauvaise foi, haineux et truffés d’insultes et même de menaces physiques.
Des articles non moins violents ont également été publiés. C’est précisément cette violence qui a pesé, en assez grande partie, dans la décision du juge des libertés de maintenir leur « maître » en détention provisoire. Nous pouvons dire à cet effet, que le mal est venu beaucoup plus de ses sectateurs, constituant ainsi la moisson de ce qui a été semé. Nous déduisons de tout ce qui précède que cette agitation est le fait du premier cercle de Monsieur Tariq Ramadan et peut-être du deuxième cercle. Rappelons en effet que la cagnotte mise en place a permis d’engranger la somme de 107.068 € pour 2163 participants, soit en moyenne 49,49 € par don, ce qui est dérisoire lorsque l’on pense aux 2 millions de followers qu’il drainait (pratiquement 1 donateur seulement pour 1000). Rappelons aussi que le rassemblement de samedi dernier sur la place du Trocadéro à Paris a été un flop total puisqu’il n’a drainé qu’à peine quelques dizaines de personnes, ce qui conforte notre analyse du 2 mars dernier sur la chaîne tunisienne Aljanoubia. C’est dire que les gens dans leur écrasante majorité affichent une certaine circonspection et préfèrent rester prudents et laisser faire la justice. L’actu au scalpel #19 se propose de mettre en lumière les différents aspects de cette campagne de propagande qui rappelle l’ère soviétique de triste mémoire, une campagne menée tambour battant et s’appuyant sur des mensonges et des omissions, « agrémentée » par les insultes et les menaces des sectateurs. Le sentimentalisme n’est pas en reste, puisqu’on s’apitoie sur l’état du « maître » et on proclame sa solidarité « inconditionnelle ». Des imams ont exprimé leur entière solidarité à Monsieur Tariq Ramadan, « qu’il soit ou non déclaré coupable » ont-ils osé ajouter ! C’est dire ! La raison a déserté les esprits et aucune personne sensée ne peut admettre de telles dérives. C’est ce que nous dénonçons en notre âme et conscience et en notre qualité de musulmans. Ce sont d’ailleurs ces dérives graves qui ont installé un climat de défiance entre les membres du comité de soutien de Monsieur Tariq Ramadan plutôt favorables à une défense médiatique urbi et orbi, avec une volonté de politisation du dossier et ses avocats, Me Yassine Bouzrou et son associée Me Julie Granier hostiles, quant à eux, à une défense médiatique et soucieux au contraire du respect du secret de l’instruction dans un climat apaisé.
Cela dit, nous respectons la présomption d’innocence de Monsieur Tariq Ramadan comme nous respectons la présomption de sincérité des présumées victimes. Il appartient à la justice et à elle seule, de dire le droit en ayant démêlé le vrai du faux.