« Sionisme = Apartheid », un mensonge inventé par l’ONU il y a 40 ans

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En 1975, l’ONU déclare que « le sionisme est du racisme ». La résolution est abrogée en 1991, mais son esprit perdure sous la forme d’une obsession de l’ONU à condamner Israël.

Le 10 Novembre 1975, l’ambassadeur des Etats Unis auprès de l’ONU, Daniel Patrick Moynihan, fit un discours à la tribune qui démontrait pourquoi associer apartheid, racisme, et sionisme, est un mensonge.

Extraits :

Andreï Sakharov, prix Nobel de la paix : « l’abomination de l’antisémitisme a reçu l’apparence d’une sanction internationale »

«  L’abomination de l’antisémitisme – comme Andreï Sakharov, le prix Nobel de la paix de cette année l’a observé à Moscou il y a quelques jours – l’abomination de l’antisémitisme a reçu l’apparence d’une sanction internationale. L’Assemblée générale a offert aujourd’hui une amnistie symbolique – et plus encore – aux meurtriers des six millions de juifs européens. Il est assez diabolique en soi, et de loin bien plus inquiétant, de constater ce qui s’impose à nous – de constater que s’il n’y avait pas d’Assemblée générale, cela ne serait jamais arrivé.

L’Organisation des Nations Unies est née pour lutter contre le genre d’abominations qu’elle a commis aujourd’hui : une résolution [disant] que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale. »

Ceci est un mensonge. C’est un mensonge que les Nations Unies ont déclaré être une vérité.

Le racisme n’a jamais été défini par l’ONU

La première remarque est que l’Organisation des Nations Unies a déclaré le sionisme comme étant raciste – sans avoir jamais défini le racisme. « D’abord la sentence – le verdict ensuite », comme disait la Reine de Cœur.

Le racisme est une doctrine qui n’a jamais été définie. La seule fois où nous savons que sa signification a été discutée a été lors de la 1644e réunion de la Troisième Commission, le 16 Décembre 1968 concernant l’élimination de toutes les discriminations raciales.

A cette occasion, la question a été posée de savoir quel devait être l’ordre des termes « racisme » et « nazisme » dans les paragraphes du préambule.

Le distingué délégué de Tunisie avait fait valoir que le « racisme » devait être mentionné en premier parce que « le nazisme n’était rien de plus qu’une forme de racisme. » Pas du tout, dit le non moins distingué délégué de l’URSS, car, expliquait-il, « le nazisme contenait les principaux éléments du racisme dans son champ d’application et devrait être mentionné en premier. » Cela voulait dire que le racisme n’était rien d’autre qu’une forme de nazisme.

La discussion traîna en longueur … et nous sommes restés avec … rien, même pour cette simple discussion sur l’ordre des mots dans le paragraphe de préambule, sans même aborder le sens des mots.

Racisme, nazisme et sionisme

Si, comme le distingué délégué l’a déclaré, le racisme est une forme de nazisme – et si, comme cette résolution le déclare, le sionisme est une forme de racisme – et bien nous nous sommes placé, une étape après l’autre, dans la position de proclamer que le sionisme est une forme de nazisme- l’Organisation des Nations Unies a solennellement proclamé que le sionisme est une forme de nazisme.

Ce que nous avons ici est un mensonge – un mensonge politique d’une variété bien connue du XXe siècle. La vérité claire et écrasante est qu’il ne l’est pas.

Le mot « racisme » est une création de la langue anglaise relativement nouvelle. Il apparaît en 1982 dans le supplément du Oxford.

Le terme dérive de doctrines relativement nouvelles – toutes discréditées – qu’il existe des différences biologiques significatives entre les groupes clairement identifiables, et que ces différences établissent, en fait, différents niveaux d’humanité.

Le racisme … implique « la croyance en la supériorité inhérente d’une race particulière et de son droit de dominer les autres. »

Pourquoi le sionisme ne peut pas être raciste

Ce sens du mot racisme est clair. Il est également clair que cette hypothèse, cette croyance, a toujours été totalement étrangère au mouvement politique et religieux connu sous le nom de sionisme.

En tant que mouvement strictement politique, le sionisme n’a été créé qu’en 1897, bien qu’il y ait une réalité clairement légitime par laquelle ses origines sont en réalité antiques.

Par exemple, de nombreuses branches du christianisme ont toujours considéré que du point de vue des prophètes bibliques, Israël renaîtrait un jour. Mais le mouvement moderne sioniste a surgi en Europe dans le contexte d’une recrudescence générale de conscience nationale, et une aspiration qui a habité la plupart des autres peuples d’Europe centrale et orientale après 1848, et qui s’est ensuite étendue à l’ensemble de l’Afrique et de l’Asie. C’était, pour les personnes de religion juive, une forme juive de ce qu’on appelle aujourd’hui « un mouvement de libération nationale ».

Le Premier ministre soviétique Andrei Gromyko déplora en 1948, lors de la réunion du 299e Conseil de sécurité, « les opérations militaires des voisins d’Israël destinées à la répression du mouvement de libération nationale [juif] en Palestine ».

La nature unique de ce mouvement de libération nationale qui contraste avec les mouvements qui l’ont précédé, ceux de cette époque, et ceux qui sont venus depuis, est qu’il a défini ses membres en termes non pas de naissance, mais de croyance.

Cela revient à dire que ça n’a pas été un mouvement irlandais pour libérer l’Irlande, ou polonais pour libérer la Pologne, ni un mouvement des Algériens pour libérer l’Algérie, ni des Hindous pour libérer l’Inde.

Ce ne fut pas un mouvement de personnes liées par l’appartenance historique à un genre génétique, disons, comme le peuple chinois, ni des divers groupes qui occupent le même territoire qui nous permet de parler du « peuple américain » sans faire d’indignité à la vérité.

Au contraire, les sionistes se définissaient eux-mêmes simplement comme juifs, et était juive toute personne née d’une mère juive ou – et ceci est un fait absolument crucial – toute personne convertie au judaïsme.

Le sionisme accepte tout le monde indépendamment de « sa race, sa couleur, son ascendance ou son origine ethnique ou nationale … »

Ce qui veut dire, en termes de Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, adoptée par la 20e Assemblée générale, que le sionisme accepte tout le monde indépendamment de « sa race, sa couleur, son ascendance ou son origine ethnique ou nationale … »

L’Etat d’Israël, qui a été la création du mouvement sioniste, s’il a été extraordinaire en quelque chose, c’est bien dans la variété du « stock de races » par lequel il a été créé avec des juifs d’Orient et d’Occident.

La plupart de ces personnes pouvaient être considérées comme « nées » juive, tout comme la plupart des presbytériens et la plupart des hindous sont « nés » à leur foi, mais il y a beaucoup de juifs qui sont convertis, simplement.

En même temps, la population d’Israël comprend également un grand nombre de non-juifs, parmi eux des Arabes musulmans et chrétiens et des chrétiens d’autres origines nationales. Beaucoup de ces personnes sont des citoyens d’Israël, et ceux qui ne le sont pas peuvent le devenir selon des procédures juridiques très proches de celles d’un pays d’Europe occidentale.

Maintenant, je voudrais être sûr que l’on comprenne que je suis ici pour défendre un point, et un point seulement, qui est que quoique le sionisme puisse être, il n’est pas et ne peut pas être « une forme de racisme. »

L’Etat d’Israël ne peut pas devenir raciste – sauf s’il cesse d’être sioniste

En toute logique, l’État d’Israël pourrait … devenir beaucoup de choses, … y compris beaucoup de choses indésirables, mais il ne pourrait pas être, et ne pourrait pas devenir raciste, à moins qu’il cesse d’être sioniste.

L’idée que les juifs sont une race a été inventée par ceux qui haïssent les juifs

En effet, l’idée que les Juifs sont une « race » a été inventé non par les juifs mais pas par ceux qui haïssaient les juifs.

L’idée de juifs en tant que race a été inventée par les antisémites du XIXe siècle tels que Houston Steward Chamberlain et Edouard Drumont, qui ont vu que dans une époque de plus en plus laïque, ce qui veut dire une époque faite pour moins de distinctions entre les personnes, les vieilles bases religieuses pour l’antisémitisme perdaient de la vigueur. De nouvelles justifications étaient nécessaires pour exclure et persécuter les juifs, et ainsi, la nouvelle idée des juifs comme une race – plutôt que comme une religion – est née.

C’était une idée méprisable au début, et aucune personne civilisée ne voulu y être associée.

De penser que c’est une idée désormais adoptée par les Nations Unies reflète ce que la civilisation est devenue.

Les Etats-Unis d’Amérique déclarent qu’ils ne reconnaissent pas, ne respecteront pas, n’acquiesceront jamais à cet acte infâme.« 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : ©, traduction et adaptation Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Source : unwatch.org

Pour l’histoire de ce discours, voir le best seller « Moynihan’s Moment » par l’historien de l’Université McGill, Gil Troy.