Tou Béav : fête des amoureux ?

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Nous sommes aujourd’hui le Tou BéAv, littéralement le 15 du mois hébraïque d’Av et en Israël, c’est la fête des amoureux, qui n’est pas sans rappeler un certain 14 Février du calendrier géorgien. Concerts, manifestations culturelles estivales ou envoi de mots doux ponctuent cette fête laïque de l’amour…

Y a-t-il une origine religieuse à cela ?

Le Talmud dans le traité Ta’anit (26b), rapporte certes que le 15 Av comptait parmi les jours les plus joyeux que connaissait le peuple juif. Y était organisés des sortes de Chidoukhim (rencontres en vue de mariage) géants, les filles de Jérusalem sortant toutes vêtues de blanc et engageant la discussion avec les célibataires venus faire connaissance.

Et c’est effectivement un jour propice aux prières pour demander à Hachem de nous faire rencontrer rapidement notre destiné(e), surtout sur le tombeau du Tana (sage de la Michna) Yonathan Ben Ouziel qui repose à Amouka (Galilée).

Mais il faut néanmoins préciser que le Talmud expose que la cérémonie du 15 Av se déroulait aussi le jour de Kippour (le Grand Pardon). En effet, à cette époque, l’essentiel de la Avoda (service de D.ieu) de ce jour avait lieu au Beth-Hamikdach (Temple de Jérusalem), et les fidèles ne passaient donc pas la journée à prier comme aujourd’hui, mais seulement en jeûne et réflexion.

Mais alors, demande le Rav Dessler, pourquoi choisir précisément ce jour-là, consacré à la Mitsva de Téchouva (retour sur ses actions, mortification) pour organiser une « maxi-rencontre célibataires », comme si le temps manquait pour s’occuper de ces choses-là ?

Il répond que justement, c’était le meilleur moment pour fonder un foyer juif car dans leur grande Kédoucha (sainteté), les premières générations voyaient le mariage comme le sujet le plus sacré de l’existence et donc rien d’étonnant qu’elles attendaient ce jour-là pour y organiser des rencontres.

On lit dans ce même passage du Talmud l’argumentaire féminin : « Jeune homme, sois vigilant dans ton choix, ne te focalise pas sur la beauté mais sur la famille, « Mensongère est la grâce, vaine est la beauté, seule la femme craignant Dieu est à louer » (Proverbes de Salomon, chap.31) ».

L’équipe Torah-Box