75 000 Franco-israéliens ont découvert vendredi 3 juin qu’ils sont la nouvelle cible des attaques de la diplomatie française contre Israël : sur leurs passeports français sera désormais indiqué « Israël/ Territoires palestiniens »* comme lieu de résidence.
Le nombre de Franco-israéliens inscrits au Consulat de France est d’environ 75 000, sur un total estimé à 150 000 vivant en Israël sous différents statuts.
Depuis des années, la France tente de mettre Israël à genoux sur la scène diplomatique :
- Ce fut l’accueil et la protection d’un criminel nazi, le Grand mufti de Jérusalem en 1945, recherché par les Britanniques et la Yougoslavie pour crimes de guerre,
- ce fut le refus de la France, à plusieurs reprises, de répondre aux demandes d’extradition de la Grande-Bretagne et de la Yougoslavie,
- ce fut l’organisation, par le Quai d’Orsay, de son « évasion » vers le Caire, muni d’un faux passeport sous un nom d’emprunt fourni par la France,
- ce fut la France qui traina les pieds pendant un an avant de reconnaitre officiellement la création de l’Etat d’Israël, en 1949,
- ce furent les obsèques nationales offertes par Chirac à Yasser Arafat, le faisant passer pour un héros palestinien alors qu’il était un terroriste égyptien,
- puis l’embargo de de Gaulle le 2 juin 1967 sur les ventes d’armes à Israël (même si des pièces détachées et du matériel sortaient secrètement),
- sa condamnation, le 15 juin 1967, de l’« agression israélienne »,
- sa dénonciation de l’État hébreu à l’ONU,
- sa décision de boycott total des livraisons d’armes à destination d’Israël en décembre 1968,
- ce fut, le 31 octobre 2011, Nicolas Sarkozy qui fait accéder la « Palestine » au rang de membre de l’Unesco, constituant une nouvelle avancée vers sa reconnaissance en tant qu’Etat,
- ce sera aussi le vote symbolique de la création d’un Etat palestinien à l’Assemblée nationale en décembre 2014,
Accélérons jusqu’aux affaires récentes :
- En octobre 2015, la France vote une résolution honteuse à l’UNESCO transformant les lieux saints juifs en lieux saints musulmans. C’est la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, qui s’émeut de ce révisionnisme -pas la France – et s’oppose in extremis au remplacement du Mur des Lamentation, site le plus sacré du judaïsme, par « la place Al Buraq partie intégrante de la mosquée al-Aqsa ». Israël proteste. La France vote.
- Malgré les protestations israéliennes d’octobre, c’est un hypocrite premier ministre français, Manuel Valls, qui affirme fin mai 2016 lors de sa visite à Jérusalem, ne pas avoir été assez attentif, et avoir laissé la France voter une résolution faisant du Mur du Temple juif celui d’une mosquée construite pourtant quelques siècles plus tard.
- En janvier 2016, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius relance un processus de paix en menaçant Israël de reconnaître officiellement la Palestine si Israël ne cède pas aux demandes des Palestiniens.
- Et le 3 juin 2016, la France s’attaque aux franco-israéliens, et les oblige à reconnaitre la Palestine.Pire : elle fait d’eux des citoyens palestiniens, en apposant sur leurs passeports la mention : « Israël/Territoires palestiniens. »
« le fait que le gouvernement [français] est prêt à vendre délibérément le sang juif pour le pétrole arabe est la plus grande trahison depuis que le gouvernement Daladier avait trahi le pacte franco-tchécoslovaque. Mais Israël n’est pas la Tchécoslovaquie et il n’y aura pas de Munich au Proche-Orient ».
La France a apposé l’infâme mention « juif » sur les cartes d’identité, elle appose maintenant l’infâme mention qui les oblige à dire qu’ils ne sont plus israéliens, mais « israélo-palestiniens ».
La France va rapidement s’apercevoir que les 75 000 Franco-israéliens sont en réalité 75 000 Menahem Begin, et qu’ils ne laisseront pas vendre délibérément leur honneur pour le pétrole arabe.
Reproduction autorisée avec la mention : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
* Communiqué de Daphna POZNANSKI-BENHAMOU, Conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger, et Claude LEVY, Conseiller Consulaire :
La réforme informatique du Registre des Français de l’étranger, mise en œuvre à partir du 1er juin 2016 et basée sur la géographie des circonscriptions électorales, fait désormais apparaître sur les documents officiels délivrés par les Consulats en Israël la mention « ISRAËL/TERRITOIRES PALESTINIENS » pour désigner le pays de résidence des Français d’Israël, quelle que soit l’adresse indiquée.
Dès que nous en avons eu connaissance, nous avons saisi l’Ambassadeur de France et les Consuls en poste en Israël. Nous avons attiré leur attention sur le fait que des documents officiels français (certificats d’inscription aux Consulats, cartes d’identité…) délivrés avec une telle mention soulèveraient une indignation légitime de la part de nos compatriotes d’Israël.
Nous avons réclamé et proposé une solution digne d’une diplomatie plus adaptée à la relation franco-israélienne.
Les autorités françaises en Israël nous ont assurés être informées de ce problème informatique et nous ont indiqué qu’elles travaillaient à une solution en relation avec le ministère français des Affaires Etrangères.