Alain Finkielkraut : «Le producteur de Des paroles et des actes m’a dit que Wiam Berhouma les a roulés dans la farine»

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Capture d'écran

LE SCAN TÉLÉ / VIDÉOS – Invité de Natacha Polony dans Polonium sur Paris Première, le philosophe est revenu sur l’intervention très remarquée de la professeure d’anglais.

Jeudi 21 janvier, David Pujadas recevait sur le plateau de Des paroles et des actes Alain Finkielkraut et Daniel Cohn-Bendit. Venu débattre sur l’avenir de la France, le philosophe avait été interpellé par une professeure d’anglais dont il n’est pas près d’oublier l’intervention. En effet, pendant plusieurs longues minutes, Wiam Berhouma avait reproché à Alain Finkielkraut ses différentes déclarations sur l’Islam et les musulmans tout en l’empêchant de s’exprimer. «Là où votre rôle d’intellectuel était d’éclairer les débats, vous avez au contraire, obscurci nos pensées, nos esprits avec tout un tas de théories vaseuses et très approximatives, je tiens à la dire», avait notamment déclaré la jeune femme avant de conclure de manière virulente: «Il y a une vidéo qui tourne sur Internet où vous criez à M. [Abdel Raouf] Dafri [scénariste français, ndr]: “Taisez-vous, taisez-vous”. Pour le bien de la France, je vous dis la même chose: taisez-vous M. Finkielkraut».

Vendredi 5 février, Alain Finkielkraut est revenu pour la première fois sur les attaques de la professeure d’anglais. Invité de Natacha Polony dans Polonium sur Paris Première, l’académicien a estimé avoir été victime d’acharnement de la part de Wiam Berhouma. «Le débat avec Cohn-Bendit a été très cordial, à mon grand étonnement et puis une jeune femme a parlé. Elle a dit que j’étais raciste, islamophobe, que ma pensée était vaseuse, approximative, que j’étais un pseudo intellectuel et elle m’a invité à me taire», a-t-il débuté. Considérant que l’enseignante n’a pas été victime de racisme, le philosophe s’est alors demandé «pourquoi la République suscite-t-elle tant de haine chez ceux qui devraient éprouver au contraire un sentiment de gratitude».

Quelques heures après son intervention sur France 2, Wiam Berhouma s’était défendue sur Twitter d’avoir adhéré à un parti politique ou à un collectif. Pourtant, après enquête, elle était candidate aux élections régionales en décembre 2015 en Île-de-France sur la liste d’Union citoyenne. De plus, sur une photo, Wiam Berhouma apparaît clairement en tête de cortège d’une manifestation organisée par le parti des Indigènes de la République. «Tout ça n’est pas très net, a ajouté Alain Finkielkraut.
Cette jeune femme, je l’ai appris sur Internet, avait manifesté le 31 octobre dans le cadre d’une journée de la dignité. Et le slogan était “1, 2 et 3 intifada, nous sommes des enfants de Gaza”. On hurlait des noms, le mien notamment et la foule répondait: “Finkielkraut, ta race!”. Cette jeune femme, en s’en prenant aux intellectuels islamophobes, a donné trois noms: Éric Zemmour, Bernard-Henri Levy et moi. C’est absolument clair que c’est une volonté antisémitisme.»

Néanmoins, Alain Finkielkraut ne regrette pas son passage dans Des paroles et des actes et n’incrimine pas non plus l’animateur et le producteur. «David Pujadas était très gêné et je pense qu’il a lui-même été dépassé, a confié l’académicien. […] Le producteur m’a dit qu’elle les a roulés dans la farine, qu’elle s’était présentée comme une jeune professeure d’anglais qui disait que mes propos pouvaient provoquer le trouble, que je ne me rendais pas compte, etc. et qu’elle voulait dialoguer avec moi pour me le dire. Donc aussi bien lui que David Pujadas se sont sentis piégés et ils étaient désolés de ce qu’il s’est passé. Moi je n’ai pas fait d’enquête. Est-ce que tout le monde était dans le même cas à France 2 ou non, je n’en sais rien».

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