Guy Millière – Comme l’a fait remarquer très justement Giulio Meotti, l’accord signé à Vienne entre les puissances occidentales et l’Iran l’a été dans un palais qui donne sur une place portant le nom de Theodor Herzl.
Que ceux qui ont trahi Israël et accordé tout ce qu’il souhaitait à un régime négationniste, porteur d’intentions génocidaires, et déterminé à détruire Israël aient agi sur une place portant le nom de celui par qui Israël a pu renaître montre à quel degré d’ignoble hypocrisie les puissances occidentales sont parvenues.
Le vice chancelier allemand, sans pudeur ni retenue, a été le premier à se précipiter à Téhéran, dans l’espoir de signer quelques contrats : il est une époque où on aurait pu penser que, vu le passé de l’Allemagne, certaines choses resteraient impensables. Cette époque est révolue.
Manuel Valls, qui se proclame ami d’Israël, n’est lui-même pas dérangé par quoi que ce soit dans cette affaire
Le Ministre des affaires étrangères français va suivre bientôt. La France a besoin de croissance et on y espère des contrats aussi. Laurent Fabius, bien qu’appartenant à une famille de convertis, est considéré comme juif par les antisémites, mais se rendre dans un pays dirigé par des antisémites et leur serrer la main ne le dérange pas. Manuel Valls, qui se proclame ami d’Israël, n’est lui-même pas dérangé par quoi que ce soit dans cette affaire.
La presse française, en ce contexte, se conduit, pour l’essentiel, comme une presse aux ordres. A ce jour, je n’y ai relevé aucun article réprouvant l’accord signé à Vienne, aucune chronique définissant celui-ci comme immoral et répugnant, aucun article même évoquant les conséquences géopolitiques qui découlent. J’ai rédigé un article détaillé sur ces conséquences : il paraîtra dans le prochain numéro du mensuel Israël Magazine. Je crains que cet article soit le seul en langue française à rentrer dans le détail sur le sujet.
Une fois de plus, la population française n’est pas informée, mais anesthésiée
Qu’un accord d’une importance majeure pour le Proche Orient tout entier, mais aussi pour l’Europe et le monde entier soit ignoré (ou analysé de façon si ridicule que les analyses en question tombent dans le domaine de la propagande) montre une fois de plus que la population française n’est pas informée, mais anesthésiée.
Je plains une fois de plus ceux qui ne disposent pas d’autres sources d’information.
Il n’existe plus en France qu’un seul hebdomadaire digne d’être lu, Valeurs Actuelles. Il existe quelques auteurs lisibles dans Le Figaro, mais nombre d’auteurs signant dans Le Figaro sont illisibles : voir que Dominique de Villepin peut y signer un article sur l’accord avec l’Iran est consternant, et je me retiens d’employer un mot plus acéré.
J’ai revu par hasard quelques extraits d’une émission de 2013 à laquelle j’avais été invité. Il s’agissait des attentats de Boston. Je n’aurais pas un mot à retirer de ce que j’ai dit à l’époque. Ceux qui me faisaient face, en l’occurrence, tous les autres invités, débitaient monstruosités et âneries à jet continu. Leurs propos auraient dû les disqualifier et les couvrir de honte. Ils ne sont ni disqualifiés ni couverts de honte. Ils sont toujours invités à la télévision. Je ne le suis plus. Ou fort peu.
Il n’y a quasiment aucune place en France pour quiconque dirait la vérité sur le terrorisme islamique ou sur l’Iran des mollahs.
Il n’y a quasiment aucune place en France pour quiconque dirait la vérité sur l’administration Obama et sur Obama lui-même.
Il ne sera dit nulle part en France que la veille du jour où le vice chancelier allemand s’est précipité à Téhéran, le charmant et « modéré » Hassan Rouhani brûlait des drapeaux israéliens et américains au milieu d’une foule hurlant sa haine, ou que Ali Khamenei a prononcé un discours disant que son pays était toujours en guerre avec Israël et les Etats Unis et l’avait fait en tenant un fusil mitrailleur à ses pieds, aux fins que son discours soit bien compris.
Il y aura toujours des gens en France pour être prêt à se vendre dans l’espoir de vendre quelque chose, et pour être peu regardant sur l’acheteur éventuel, même s’il est antisémite.
Si, en supplément, l’acheteur est anti-américain, c’est encore mieux, et s’il y a à la Maison Blanche un Président anti-américain prêt à ratifier le tout, c’est presque parfait.
Obama a, une fois de plus, violé la Constitution en faisant ratifier l’accord avec l’Iran par le Conseil de Sécurité des Nations Unies et en demandant à l’ambassadrice des Etats Unis nommée par lui de voter la ratification avant même que le Congrès ait été consulté. Il a abandonné quatre Américains retenus en otage dans les geôles iraniennes : on vous dira peut-être en France que c’est ce qui en fait un grand Président.
L’accord inclut une clause stipulant que les signataires de l’accord s’engagent à défendre l’Iran contre toute tentative de sabotage de son programme nucléaire, et Obama s’est donc engagé : on vous dira peut-être en France que c’est ce qui en fait un très grand Président.
En conformité avec l’accord, John Kerry vient de menacer Israël, pour le cas où Israël envisagerait de s’en prendre au nucléaire iranien. Reste-t-il quelque chose à ajouter ?
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