Goldnadel : « Les Français ont le drapeau et le cœur en berne »

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État des lieux à 15 jours des drames. L’électrochoc a secoué, mais on est tellement loin du compte.

D’abord, était-il si difficile de reconnaître que les Français n’ont pas pavoisé, car il n’y avait pas de quoi, sauf à mettre leur drapeau en berne?

Les Français sont las des symboles creux, des messes compassionnelles aux incantations vides de sens, et d’un grand ordonnateur de pompes funèbres à répétition.

Les Français ont le drapeau et le cœur en berne. Les vrais deuils sont discrets et pudiques. Sans trouble plaisir narcissique et ostentatoire. Comme cette incroyable injonction du Service d’Information Gouvernementale qui demandait aux citoyens de se prendre «en selfie» tricolore….

Au lendemain du drame, je constatais que nous payions 30 années de bienveillance pour la radicalité. Il y a une semaine, je recommandais de liquider l’islamo-gauchisme.

Quinze jours après le drame, maintenant que toutes les victimes sont dedans la terre, je supplie de ne pas les passer par pertes et profits. D’instruire le procès intellectuel et politique des responsables. De ne rien lâcher. Car elle est encore féconde, la tête, dont est sortie la bêtise humaine.

Deux exemples parmi mille. D’abord le combat pour la sécurité. Il n’aura pas fallu 15 jours pour que la prétendue unité nationale, explose au son des grenades assourdissantes des CRS poursuivant les petites frappes écolo-gauchistes encagoulées qui ont été jusqu’à saccager le monument dédié aux victimes. Un état incapable de faire respecter un état d’urgence hier encore célébré religieusement est un état émasculé. Les signes avant-coureurs ne manquaient pas. D’abord les résistants de la 25e heure, un verre à la main, les «mêmes pas peur», le violant le lendemain du drame, puis se débandant à la première rumeur d’un nouvel attentat, laissant même sur place quelques poussettes d’enfants… Ensuite ces consignes de manifestations dans la presse d’extrême gauche défiant le gouvernement. Enfin quelques articles de la presse convenue, montrant que décidément, tout était comme avant. Ainsi, dans le journal du soir du 28 novembre, cet article mettant lourdement en cause la capacité des services de renseignement français à prévoir et empêcher les drames. Pourquoi pas, les mêmes services ne se prétendant pas infaillibles. Mais la faute à qui, sinon à ceux qui ont tout fait pour faire en sorte que le vivier terroriste soit tellement nombreux que les forces chargées de le traquer, soit débordées. À ceux qui auront tout fait depuis 30 ans pour précisément émasculer l’État de droit chargé d’éradiquer la barbarie. Ainsi, dans le même journal du même jour cet article qui présente l’état d’urgence comme juridiquement liberticide et qui donne la parole à ces éternels juristes droits- de- l’hommistes qui n’ont toujours rien vu ni rien compris. Morceaux choisis: «avec le développement des écoutes, les surveillances, les assignations à résidence, et les perquisitions, la police et la justice ont tissé une énorme toile d’araignée sur l’ensemble de la population – au risque de toucher des personnes qui n’ont rien à voir avec le terrorisme mais qui ont le tort d’être musulmanes – il suffit de voir les dérives constatées pendant les premiers jours de l’état d’urgence pour s’en convaincre.» Ainsi, une semaine après l’hécatombe, une mesure de perquisition chez une personne soupçonnée d’islamisme radical, est déjà une mesure scélérate et raciste. Étrange schizophrénie qui attend dans le même temps et le même mouvement de la police une infaillibilité totale… les mêmes bien sûrs, aux principes mouvants, qui ne voient aucun inconvénient à ce que des écoutes soient pratiquées puis publiées sur une conversation entre un président de la république et son avocat ou que le fisc français soit omniscient et omnipotent.…

Ensuite, le combat intellectuel et judiciaire. Le Figaro a révélé le 27 novembre sous la plume de Stéphane Kovacs, que plusieurs livres appelant au djihad, à la mort des hérétiques et des «mécréants» se trouvaient toujours disponibles à la Fnac.

Même après le 11 janvier, même après le 13 novembre…

Ainsi, dans la «Voie du musulman», un cheikh algérien écrit: «Il faut que tous les musulmans, formant un seul ou plusieurs états séparés, s’équipent de toutes sortes d’armes. Ils doivent aussi se perfectionner et s’améliorer dans l’art militaire défensif et offensif, pour se défendre et attaquer au moment opportun pour que le verbe de Dieu triomphe et pour répandre la justice et la paix sur terre».

Dans son livre, Le licite et l’illicite, le célèbre et populaire cheikh Qaradawi recommande l’élimination des homosexuels: «Est-ce que l’on tue l’actif et le passif?.. Par quel moyen? Est-ce avec un sabre ou le feu, ou en les jetant du haut d’un mur? Cette sévérité qui semblerait inhumaine n’est qu’un moyen pour épurer la société islamique de ces êtres nocifs qui ne conduisent à la perte de l’humanité

Plus troublant encore, quelques jours après la tuerie du Bataclan, la journaliste a repéré un nouvel ouvrage sur les étagères de la Fnac: Le livre de l’exhortation du bien et de l’interdiction du mal, paru en octobre 2014 aux éditions Al Burak. L’auteur y recommande le recours à la force pour faire taire les instruments de musique: «Celui qui entend distinctement ces sons est autorisé à entrer et à détruire ses instruments… il n’y a aucun mal à tuer un incroyant et le musulman qui tombe au combat acquiert le statut de martyr…».

Un de ses livres, «le jardin des vertus» d’un imam sunnite, consacre un chapitre aux «mérites de la guerre sainte» on y lit notamment que les croyants «combattent pour la cause de Dieu en tuant et en se faisant tuer». Le Figaro en a trouvé jeudi dernier plusieurs exemplaires en magasins.

Sur le site de l’enseigne, la note du vendeur lui attribuait 4,69 sur 5. C’est une très bonne note.

L’an dernier, à la demande de plusieurs citoyens assez révoltés, Avocats Sans Frontières (présidé par l’auteur) avait dénoncé par une plainte ces faits à la section presse du parquet de Paris. Aucune réponse.

Pendant ce temps, de prétendus homophobes, mais occidentaux ceux-là, se voyaient incriminés pour une virgule de trop, pendant ce temps Dominique Jamet était poursuivi en correctionnelle pour avoir publié un article de Riposte Laïque, pendant ce temps Valeurs Actuelles se voyaient reproché avec célérité d’avoir voilé Marianne.

Le premier ministre propose de reconstruire la République. Avant de poser la première pierre, il faut commencer par dévoiler les fautes de ceux qui l’ont démolie.

Source : http://www.lefigaro.fr/vox