Kippa: Rony Brauman s’excuse…mais attaque le CRIF!

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Après les propos qu’a tenus l’ancien président de Médecins sans frontières France dans l’émission de David Abiker sur Europe 1, un rétropédalage de Rony Brauman était attendu. Car faire du port de la kippa une affiliation à la politique du gouvernement israélien, c’était surdéterminer le caractère de cibles de ses porteurs, représentants le juif et Israël, tout en exonérant d’antisémitisme leurs agresseurs.

Et certes, Rony Brauman est revenu sur cette thèse dans le blog Médiapart de la philosophe Sophie Ernst.
Bien sûr, les ingrédients d’un mea culpa en bonne et due forme étaient bien présents – il a reconnu qu’« une formulation maladroite, à l’emporte-pièce, en est partiellement responsable », suivi d’un très diplomatique « j’adresse mes excuses à ceux qui s’en sont sentis blessés ».

 Reste que voulant préciser son propos, il s’est enfin rappelé que la kippa n’avait pas de rapport avec une quelconque appartenance politique tout en reprochant au Crif son engagement pour Israël.

« Revendiquer l’identification des juifs à la politique israélienne, voilà ce qui contribue à confondre critique de la politique israélienne et critique des juifs en tant que tels. Le Crif entretient activement cette confusion, tout en la dénonçant avec virulence quand d’autres la reprennent à leur compte. »

Justification

Mais Rony Brauman semble oublier que lorsque « d’autres la reprennent à leur compte », cette « confusion » se manifeste dans la violence. Il faudrait donc interroger Rony Brauman sur la complaisance qu’il y aurait à avoir envers les agresseurs et terroristes visant des juifs en raison de leur soutien  à Israël. Il semble que ce nouveau propos justifie leurs actes. Même en suivant son cheminement, le fond du problème reste identique : que le Crif ait raison ou tort, il y a une agression contre un juif. Le fait qu’il soutienne Israël exonère-t-il l’agresseur et/ou le terroriste de sa responsabilité ?

Il pouvait d’ailleurs conclure sa démonstration avec ce très lyrique :

« Je redis que je ne suis l’ami ou l’ennemi d’aucun peuple mais que ma sympathie politique va vers les occupés et non vers les occupants. »

 Faire fi de la réalité

Qu’importe leur rapport à Israël, les Français de confession juive qui ont été attaqués remercieront sans aucun doute Rony Brauman de transposer la situation israélienne à la situation française, faisant d’eux des « occupants » et de leurs agresseurs des « occupés ».

Il faudra tout de même s’interroger sur les raisons pour lesquelles Rony Brauman avance ses sympathies palestiniennes dans son analyse au lieu d’évoquer ne serait-ce qu’un instant les victimes françaises de confession juive. Car il aura beau présenter ses excuses à ceux qui se « sont sentis blessés » par ses propos, son idéologie fait fi d’une réalité : en France, on agresse à la machette des Français parce qu’ils sont juifs. Et toute critique ou tout soutien au gouvernement israélien pour le justifier s’apparentera davantage à une fuite bien confortable permettant de ne jamais se confronter au réel.

Source Actuj