Les meurtriers présumés du conseiller municipal de Créteil écroués

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Les meurtriers présumés du conseiller municipal de Créteil écroués

Agnès Vives (avec F. H, E. M et Q. L) | | MAJ :

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Créteil. Les meurtriers d’Alain Ghozland, le conseiller municipal LR de Créteil, tué mardi dernier dans son domicile, ont été écroués après avoir été interpellés, samedi.
Créteil. Les meurtriers d’Alain Ghozland, le conseiller municipal LR de Créteil, tué mardi dernier dans son domicile, ont été écroués après avoir été interpellés, samedi. (DR.)

Comment deux jeunes présentés par leurs proches comme « calmes » ont-ils pu aller jusqu’au meurtre ? Ce lundi soir, Ramzi. M, 21 ans et Djibril. F, 23 ans ont été placés en détention provisoire pour avoir tué Alain Ghozland la semaine dernière.

Le conseiller municipal (LR) de Créteil avait été retrouvé par son frère, mort par asphyxie, dans son appartement de la rue du Général-Larminat.

Ce lundi, les deux familles des détenus qui assurent ne pas connaître la victime, n’en revenaient toujours pas. « Il dit qu’il n’a rien fait. Je connais mon frère, un meurtre ce n’est pas possible », témoigne « choqué » le frère de Ramzi. Ce dernier avait été interpellé pour vol en 2014. « Mais depuis il était calme. » Il travaillait comme préparateur de commandes dans le Val-d’Oise. Le père, en contrat partiel au service propreté d’une commune, la mère fonctionnaire, s’étaient installés avec leurs trois fils, dans un quatre-pièces de la rue Charcot, à la Croix-des-Mèches, depuis « au moins cinq ans », selon le propriétaire de l’appartement.

Fin novembre, la famille avait déménagé, laissant une ardoise de loyers, pour aller vivre à Herblay (95). Dans le quartier, les voisins sont unanimes. Si ce n’est « un crachat » ici ou là », « une porte d’entrée rarement fermée », ils étaient « polis », « sans histoire ». « Le grand me portait même les courses dans les étages », confie cette dame âgée. Mais il semblait « trop poli pour être honnête ».

 

C’est dans cet immeuble rue Charcot, que Ramzi vivait avec sa famille jusqu’à fin novembre. (LP/A.V.)

Djibril, lui, vivait rue Poincaré, aux Choux. « Il a eu des problèmes de jeunesse, reconnaît le père. Mais je ne peux pas croire qu’il ait fait ça. Il me dit qu’il n’a rien à voir là-dedans. Je veux la vérité. »

L’ADN d’un des suspects chez la victimePourtant, c’est pour « homicide volontaire, enlèvement avec séquestration, vol aggravé par trois circonstances et recel » que les deux jeunes gens ont été mis en examen ce lundi. Tous deux avaient observé le plus parfait mutisme durant la garde à vue. « Pour autant, nous avons réuni de nombreux éléments de téléphonie, de police technique et scientifique et des témoignages qui les incriminent, avance Nathalie Bécache, procureure de la République. Il y a encore beaucoup de zones d’ombre que l’information judiciaire, ouverte ce lundi, tentera d’éclaircir ». Comme la façon dont ils auraient « ciblé leur victime ». Face au juge, si Djibril a gardé le silence, Ramzi a quant à lui « dit qu’il n’a rien fait », a déclaré son avocat Me Benmeriem, qui a par ailleurs constaté « que la motivation [antisémite] n’apparaît pas du tout dans le dossier ».

Selon nos informations, des traces ADN d’un des suspects auraient été retrouvées dans l’appartement du conseiller municipal. Il s’agirait de celui de Djibril. Quant à Ramzi, son téléphone aurait « borné » dans le secteur au moment du meurtre. Tous deux étaient déjà connus des services de police et de justice. Si le plus jeune des garçons avait écopé d’une peine de six mois de prison pour vol en 2014, Djibril, lui, avait déjà eu à faire à la police et à la justice à 7 reprises notamment dans des affaires de vols aggravés ou d’extorsions. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait été placé sous bracelet électronique.

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