«Notre programme est simple: nous voulons la Palestine du fleuve à la mer»

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Ramadan Shallah, the leader of the Islamic Jihad Movement, speaks during a festival held Friday, Jan. 4, 2008 at al-Haifaa Sports Stadium in Damascus to mark the 20th anniversary of Hamas' foundation. Shallah said "Jihad and resistance are the only way for liberation and there is no room for negotiations (with Israel.)" Shallah called on all Palestinian factions to form a united front for resistance and called on Hamas and Fatah to embark on a national unconditional dialogue."(AP Photo/Bassem Tellawi).

Pour ceux qui en doutaient sincèrement.
Pour ceux qui faisaient semblant d’en douter.
Pour ceux qui le niaient comme si on pouvait nier une évidence.
Pour ceux qui nous demandaient de négocier.
Pour ceux qui nous conjuraient de dialoguer et de pactiser.
Pour ceux qui envisageaient de nous contraindre à accepter leur solution.
Pour ceux qui voulaient imposer leurs solutions par la force diplomatique.
Pour ceux qui ont tenté de nous contraindre par la force militaire à des dizaines de reprises sans succcès. 

A tous ceux qui nous parlent de solution d’un état binational, de deux états pour 2 peuples etc…
qui parlent de  négocier, transiger, céder et faire des compromis avec leurs amis Palestiniens.

VOICI LE PROGRAMME DE VOS PROTEGES !!!

ON VA QUAND MEME RE-REFLECHIR AVANT DE L’ACCEPTER.

 

Lundi 28 décembre 2015

Extraits du discours du Dr. Ramadan Shallah, secrétaire général du mouvement du Jihad Islamique en Palestine, à  l’occasion du premier congrès des prédicateurs musulmans : « Soutiens le « voyage nocturne » de ton prophète ».

Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
….
Permettez-moi d’abord de saluer les jeunes de la vaillante Intifada, et toutes les masses de notre peuple dans al-Quds, al-Khalil, en Cisjordanie, dans la patrie volée en 1948, dans la bande de Gaza toujours en résilience et endurante face au blocus, et dans l’exil.. comme je salue les masses de notre nation arabo-islamique.

Nous avons grandement besoin d’être inspirés par l’esprit du messager de Dieu, prières et saluts de Dieu sur lui, par son parcours exaltant, ses nobles  paroles, son message éternel, celui de l’Unicité, de la miséricorde et de l’humanité…

Comme avons-nous besoin de ta patience et ta persévérance, ô messager de Dieu ; afin que nous puissions affronter et résister aux tempêtes qui soufflent sur la nation de l’islam, qui se trouve aujourd’hui à la traîne des nations et qui risque de sombrer d’un abîme à l’autre….

La destruction et la ruine sont le présent, et le sang coule à flots, l’oppression et l’agression se répandent ; la peur et l’épouvante ont pénétré dans la nation, et la terre arabo-islamique est devenue le lieu et le terrain de conflits entre les intérêts régionaux et internationaux.. Nos patries sont devenues la scène du jeu des nations, et notre religion est en danger, tellement les atrocités lui ont été chargées. Nous sommes arrivés au point où Israël n’est plus l’ennemi.. Nous avons commencé à nous inventer des ennemis à l’intérieur de notre nation, et certains commencent à considérer que le combat contre l’autre partie, quelles que soient son importance et sa caractéristique, est prioritaire au combat contre les sionistes en Palestine !

C’est cela la perte de la boussole et la perte de la direction, c’est cela l’égarement et la déroute même.

D’où l’importance de l’Intifada en Palestine, l’Intifada al-Quds, qui a surpris le monde et embarrassé beaucoup, qui a redonné la considération à la Palestine, après que le monde lui ait tourné le dos ou presque. Elle pourrait contribuer à ajuster la direction, à remettre le wagon sur le rail correct en direction de la Palestine et d’al-Quds. ..

J’évoquerai ici les messages portés par l’Intifada, que je résume comme suit :

1 – le message de l’Intifada au monde entier dit : je suis la Palestine, je suis al-Quds, je ne peux être oubliée ni ignorée. Que vous vous occupiez de toute question, de tout problème, la roue tournera et vous reviendrez au point zéro, et découvrirez que vous êtes face à la question du siècle, la question de la Palestine et de sa tragédie.

2 – le deuxième message dit que la génération de l’Intifada est la génération de Ussama bin Zayd, qui rappelle le lien entre le messager, prières de Dieu sur lui, avec la Palestine, notre première Qibla et le trajet du « voyage nocturne » de notre prophète vers le ciel. Le messager, prières de Dieu sur lui, a répété ses recommandations alors qu’il était sur le lit de la mort : « Envoyez Ussama » pour combattre les Rums en Palestine ; Abu Bakr as-Saddiq, que Dieu soit satisfait de lui, a exécuté la recommandation du messager de Dieu, et a lancé la campagne de Ussama, qui a dirigé l’armée, alors qu’il avait à peine 18 ans. Le messager de Dieu, que les prières de Dieu soient sur lui, a insisté pour que Ussama prenne la direction de l’armée, alors que son père Zayd était l’un des dirigeants martyrs de la bataille de Mu’ta, afin de relier les générations. Le père est tombé martyr, le fils a pris la relève en tant que dirigeant d’une armée composée de plusieurs grands compagnons, que Dieu soit Safisfait d’eux. Vous, les jeunes de la Palestine, vous êtes la génération de Ussama et de la campagne  d’Ussama. Même si tous les Arabes et musulmans ne la rejoignent pas, le peuple de Palestine et les jeunes de Palestine ne la manqueront pas.

3 – le troisième message est adressé au monde arabo-islamique, et notamment à ces Etats et gouvernements qui accourent vers Israël pour que ce dernier les protège dans les circonstances troublées ou enflammées dans la région. Le message de l’Intifada à ceux-là est : Israël que vous pensez capable de vous protéger ne peut se protéger lui-même, contre les couteaux et les ustensiles de cuisine avec lesquels le peuple de Palestine se défend, par ses jeunes gens et jeunes filles dans l’Intifada al-Quds. Israël peut conclure la paix avec des régimes et des gouvernements… il peut ouvrir une ambassade ou un consulat, ou bien lever le drapeau dans telle ou telle capitale, mais il ne peut obtenir une légalité ni un statut de présence naturelle dans cette région. 37 ans après la signature des accords de Camp David, le peuple égyptien refuse la normalisation, et il en est de même pour le peuple jordanien après la signature de l’accord de Wadi Araba. Israël restera, au yeux des peuples de la nation, une entité étrangère et rejetée, jusqu’à ce que Dieu accorde la permission de libérer la Palestine. Al-Quds et la Palestine sont demeurées 91 années hégiriennes ou 88 ans solaires sous l’occupation des Francs ou croisés, jusqu’à ce qu’elles soient libérées par le héros Salaheddine al-Ayyoubi, et le colonialisme croisé est demeuré près de deux cent ans dans la région du Sham, avant qu’il ne se retire, chassé de la région.

Nous ne fuyons pas vers le passé. Au contraire, nous sommes plongés dans la réalité plus que nombre de ceux qui appellent au réalisme, qui signifie la capitulation, mais nous voyons l’entité telle qu’elle est, avec tous les facteurs de force et les réalisations qu’elle a faites et qui ont épouvanté tout le monde, mais elle n’a pas épouvanté Muhannad Halabi, ni Muhannad Uqbi, ni Diya’ Talahme, ni le héros martyr Issa Assaf et son compagnon le martyr Adnan Abu Habse, hier, ni tous les martyrs et les martyres de la vaillante Intifada, dont les propres initiatives ont rendu difficile toute prévision par l’ennemi.

Ecoutez-moi bien, chers frères et sœurs.. pour savoir que le projet sioniste, malgré ses succès, a subi de nombreux échecs, que certains ne veulent pas voir. Il a échoué à régler la question juive, il n’a pu amener les juifs du monde vers la Palesitne, le tiers seulement est venu, et à chaque secousse, la contre-émigration est en route. Il n’a pu construire un grand Etat juif comme il rêvait de le faire, il n’a pu tracer des frontières sécurisantes jusqu’à aujourd’hui, il n’a pu supprimer le peuple palestinien de la carte de la Palestine et du monde, mais au contraire, la balance démographique indique aujourd’hui  un équilibre, sinon elle penche en notre faveur.  Il n’a pu faire plier ou briser la volonté du peuple palestinien, il ne remporte plus des victoires dans les guerres et ne nous fait plus subir des défaites, comme par le passé, comme  en témoignent les guerres contre Gaza et le Liban. Il n’a pas réalisé la paix car il ne croit pas en une paix sans domination ni suprématie et sans imposer un état de fait. Il n’a pas réussi à abandonner son penchant agressif qui lui ouvre un avenir de guerres…

4 – Le quatrième message, le plus important, que délivre l’Intifada est en direction de l’Autorité palestinienne et des frères du mouvement Fateh…. Elle est sous forme de question : Qu’attend la direction de l’Autorité ? Sur quoi mise-t-elle, alors qu’elle assiste, en spectatrice, à l’égorgement de son peuple , au pillage de sa terre, à la judaïsation d’al-Quds, et à l’invasion profanatrice des colons de la mosquée al-Aqsa, tous les jours, et sous la protection de l’armée de l’occupation. Ils ont décidé de la partager, avant de la détruire et de construire le prétendu temple, attendant l’occasion propice. Qu’attend l’Autorité ? Nous voulons comprendre. Est-ce qu’elle attend la solution des deux Etats, et l’obtention d’un Etat indépendant et souverain, avec al-Quds pour capitale et dans les frontières de 1967 ? Si elle mise là-dessus, l’Israélien lui dit en toute clarté : rien. Beaucoup d’Israéliens ont enterré la solution des deux Etats depuis longtemps, et les dernières paroles de Kerry, mettant en garde Israël du choix d’un seul Etat et le danger que cela représenterait pour l’Etat juif, est un enterrement de la solution de deux Etats.

Je confirme ici cet enterrement. Israël, à cause des circonstances actuelles dans la région, considère qu’il n’est pas contraint de faire une seule concession, qu’il a refusé de faire pendant plus de 22 ans, depuis Oslo. Quelles sont les cartes de force sur lesquelles mise l’Autorité qui pourraient contraindre l’entité à modifier sa position et faire une concession en direction de l’Etat ? La vraie carte, et le facteur certain de force qui épouvante Israël et le déstabilise, frère Abu Mazen, c’est ton peuple, c’est cette génération géante, la génération de l’Intifada, et non  « al-habba » (ils disent « al-habba » pour réduire l’importance de l’Intifada et lui tourner le dos). C’est l’Intifada al-Quds, et non la troisième Intifada, car notre peuple a connu des Intifada et révolutions depuis le début du conflit, depuis plus d’un siècle….

Ce à quoi nous assistons, c’est la poursuite de la coordination sécuritaire avec l’ennemi, dans le cadre de l’Intifada, comme si le peuple qui est tué, dont les maisons sont détruites, qui est opprimé par l’occupation, est un autre peuple vivant dans un autre pays ! Cette position n’est pas digne du palestinien, et nous attendons des frères dans le mouvement Fateh, car c’est le parti du pouvoir, qu’ils prennent la décision et affirment leur alignement clair en faveur de l’Intifada, qui exprime la volonté et le choix du peuple, tout comme le martyr Yasser Arafat s’est aligné vers l’Intifada al-Aqsa.

Nous demandons à l’Autorité d’arrêter la coordination sécuritaire avec l’ennemi, de proclamer l’échec de la voix du règlement et des négociations, et de cesser de miser là-dessus, et nous lui demandons de mettre sa main dans la main de son peuple et de toutes les forces pour reconstruire le projet national palestinien, en tant que mouvement de libération nationale, et non en tant que pouvoir autonome dans le cadre de l’occupation, et d’agir ensemble pour formuler une nouvelle stratégie qui s’appuie sur la résistance multiforme, et en premier lieu, la résistance armée, pour libérer la terre et récupérer les droits.

5 – le cinquième message concerne la division interne. La division et le conflit inter-palestinien ont été présentés comme étant un conflit pour un pouvoir que les Palestiniens ne possèdent pas et qu’ils ne peuvent posséder, car Israël veille et contrôle toute chose. A notre avis, les dimensions et les causes de la division interne sont plus complexes, et avec le temps, celle-ci s’approfondit au niveau géographique, politique et moral, ce qui est nuisible pour notre peuple, sa cause et ses intérêts. A partir de là, et dans le cadre de l’Intifada qui se poursuit avec stabilité et détermination, devant toutes les menaces auxquelles notre peuple doit faire face, et où nos sacralités sont bafouées, nous disons à toutes les forces et organisations, nous devons tous nous élever au-dessus des intérêts minimes et partisans, et nous devons mettre les intérêts de notre cause et de notre peuple devant nous, faire des efforts sincères pour en finir avec la division, et réaliser le minimum d’unité qui soit digne de notre Intifada et de nos martyrs.

Nous devons faire ensemble, et malgré les alignements qui nous entourent, et trouver une sorte de concorde qui conduise à mettre fin au blocus de la bande de Gaza et à l’ouverture des voies de passage, en coordination et dialogue avec le pays frère l’Egypte. Maintenir la situation présente dans la bande de Gaza est insoutenable. Gaza est devenue un tombeau ouvert, personne ne s’en soucie, comme si deux millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza sont devenus aux yeux du monde, un surplus de population, sans dignité et sans valeur, comme s’ils ne méritaient pas le minimum de vie humaine.

6 – le sixième message envoyé par l’Intifada au monde est qu’elle n’est pas partie prenante des axes et des coalitions régionales. Comme toutes les masses de notre peuple, nous nous étonnons de la décision d’impliquer la Palestine dans les coalitions régionales appelées « pour combattre le terrorisme ». Comme si nous n’étions pas la victime la plus claire du terrorisme organisé de l’Etat sioniste. Comme si la Palestine était libérée, ou al-Quds nettoyée de la profanation de l’occupation, et comme si nous avions un surplus de force à exporter dans le jeu de l’anarchie dans la région. La position juste palestinienne, dans le cadre des violentes tempêtes, est de ne pas impliquer la Palestine et sa cause dans tout axe qui l’oblige à payer des dettes dont nous pouvons nous passer. De plus, l’Intifada ne mise pas sur ceux qui pensent que l’amélioration de leur position ou la rectification de certaines de leurs erreurs dans les conflits régionaux et internationaux se font en reprenant les relations ou en améliorant les relations avec l’entité sioniste.

7 – Le dernier message de l’Intifada est qu’elle se poursuit, avec l’aide de Dieu, gloire à Lui, et grâce à l’action et la volonté de la jeune génération, et que toute tentative pour l’arrêter ou la briser a été dépassée par le temps. Nous devons mobiliser toutes les forces pour dissuader cet ennemi et faire cesser sa répression et sa violence contre les fils de l’Intifada. Il faut en finir avec les hésitations et les doutes. Tout questionnement sur l’efficacité de la poursuite de l’Intifada et ses buts, à partir de cet instant, n’est qu’une tentative douteuse de maintenir l’occupation, et d’en faire un état de fait éternel. Quiconque ne sait vraiment pas quel est le but de l’Intifada, qu’il demande au peuple palestinien, qu’il demande au sang des nos héros martyrs, qui nous trace le chemin de la victoire et de la libération. Je m’adresse aujourd’hui à tous ceux qui croient qu’ils mettent la résistance dans l’embarras lorsqu’ils nous demandent : quel est votre programme ? Je réponds : notre programme est simple, comme l’a proclamé la mère du martyr Khaled Jawabra, au moment où elle lui faisait ses adieux dans al-Khalil : « nous voulons la Palestine, du fleuve à la mer » (de l’eau jusqu’à l’eau). Ainsi s’est exprimée cette femme croyante et combattante, que je salue à travers vous, et salue toutes les mères et tous les pères des martyrs.. Notre programme est ce qu’ont affirmé les enfants du martyr, le héros Ibrahim Akkari, au correspondant de la télévision israélienne, lorsque le plus jeune, Hassan, 11 ans, a répondu à la question de savoir s’il était possible de vivre ensemble , disant fermement : « Non, ou bien vous, ou bien nous dans ce pays ». Lorsque l’enfant Hamza, 12 ans, a été questionné à propos de son père qui a écrasé des Israéliens dans la rue, il a répondu : « que faisaient ces juifs en Palestine, ne sont-ils pas des occupants de notre terre ? » C’est ton peuple, Abu Mazen, c’est l’enfant Hassan Akkari qui dit à l’Israélien ce que tu ne peux dire à ses politiciens : « nous ne serons tranquilles que lorsque vous quittez notre terre ». Quant à toi, Hassan, Hamza, toute famille militante et honorable, ce que vous avez dit est la vérité, nous en soutirons notre détermination à poursuivre la lutte. Nous n’abandonnerons pas une seule graine de la terre de Palestine, ni une seule goutte du sang de votre père et du sang des martyrs, et nous poursuivrons leur chemin jusqu’à la victoire ou le martyre, par la permission de Dieu.

Et finalement, devant cette invasion juive quotidienne de la mosquée al-Aqsa et le danger qui la menace, si Ben Gourion a dit : « pas d’Israël sans Urshalim, pas d’Urshalim sans le temple » nous disons : « Pas d’arabité sans la Palestine, pas de Palestine sans al-Quds, et pas d’al-Quds sans la mosquée al-Aqsa ».

En conclusion, je vous salue à nouveau, que Dieu récompense vos efforts. Paix, miséricorde et bénédictions de Dieu sur vous.

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