A New York les taxis sont jaunes, à Londres ils sont noirs et à Paris ils sont cons

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M al lunés, malpolis, antipathiques, bougons voire odieux, les taxis parisiens sont des affreux jojos qui ont du service une idée claire : « et puis quoi encore ? On n’est pas votre esclave »

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Comme offrir un bon service et le sourire Uber les rend malade, ils emmerdent le monde, font du chantage, cognent les Ubergistes (chauffeurs de taxis Uber), et bloquent Paris.

En 2010, le site Hotels.com avait réalisé un sondage pour classer les taxis du monde. Les taxis parisiens étaient arrivés bon dernier avec un mémorable 10 % de taux de satisfaction.

Dans un pays dont la culture économique recycle les idées du 19e siècle qui ont partout apporté la ruine, chacun a son opinion sur la concurrence : les gauchistes surtout, qui vomissent le libéralisme. D’ailleurs ils ne s’abonnent pas à Free qui a fait jouer la concurrence et écroulé les tarifs et n’utilisent pas les comparateurs de prix.

Sans entrer dans ce débat, disons les choses telles qu’elles sont :

A Paris, les taxis sont lamer. Introuvables. Et quand – jour de chance – on en attrape un, c’est hors de prix et ils sont désagréables.

« Soupe à la grimace », « incapables de lever leurs fesses de leur siège pour aider une vieille personne », « ils ne parlent pas trois mots d’anglais » – un comble pour la ville la plus visitée au monde – ce sont les critiques qui reviennent le plus souvent sur les sites de tourisme.

Pourquoi sont-ils hors de prix ?

Pourquoi la course est-elle deux à quatre fois plus chère qu’à Berlin, Londres ou Madrid ? Pourquoi ?

Pour devenir Taxi, il faut acheter une licence. Coût : 250 000 euros. Je suppose qu’il faut une agrégation en économie pour comprendre que c’est le client qui la paye avec une partie de la course, puisque les médias, pourtant jamais les derniers à dénoncer le capitalisme, ne le disent jamais.

Résultat : selon taxifarefinder.com, le prix de la course de l’aéroport au centre ville :

  • Paris : 30 km – 40 minutes : 80 euros, avec la grimace du chauffeur et, selon qu’il est gaulois, musulman, africain, ou asiatique, sa musique en prime.
  • Berlin : 25 km – 40 minutes : 20 euros dans une Mercedes dernier modèle.
  • En 2008, Nicolas Sarkozy avait chargé Jacques Attali d’un rapport qui proposait de libéraliser la profession. L’économiste ébahi avait juste oublié un petit détail : indemniser par étape les chauffeurs qui avaient acheté leur licence à prix d’or et ne pourraient jamais la revendre. Une grève des taxis s’en suivi, et en quelques heures le gouvernement fit marche arrière.
  • La licence de taxi – qui précisons-le est une invention bureaucratique qui ne sert strictement à rien – permet aux pouvoirs publics – qui n’ont rien à y gagner – de limiter artificiellement le nombre de véhicules ayant le droit de s’arrêter dans une station (parmi les stupidités des hauts fonctionnaires, une m’a toujours étonnée : le taxi parisien n’a pas le droit de prendre quelqu’un en banlieue et vice versa).
  • A se demander si cela ne cache pas une sale affaire de corruption. En bloquant le nombre de licences, le gouvernement assure une rente à ceux qui la détiennent. Imaginez le patrimoine immatériel de G7, la grosse compagnie de taxi parisien : 11 000 taxis x 250.000 euros = près de 3 milliards d’euros.
  • Second avantage de cette non concurrence, G7 affiche un bénéfice insolent qui frôle les 30 Millions avant impôt pour un CA de l’ordre de 75 Milions ! Le prix élevé de la course ne s’évapore pas dans la nature…

 

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Retenez ces 3 chiffres : 250 000 euros la licence, un patrimoine de licence d’une valeur de 3 milliards d’euros pour G7, avec un bénéfice de 30 millions par an. C’est le pactole que protège ceux qui agressent les taxis Uber, bloquent Paris et brûlent des pneus.

Et quand vous cherchez un taxi, ils sont introuvables, invisibles. Des fois, on se demande s’ils se cachent.

Guatanamo: des heures d'attente à l'aéroport Charles de Gaulle

A l’aéroport Charles de Gaulle, des parkings entiers de taxis attendent par centaines (par milliers ?) pendant une à quatre heure leur tour pour charger un voyageur à sa sortie de l’aéroport. Surréaliste. Tellement qu’ils ont nommé ces zones « Guantanamo ».

Levez le bras dans n’importe quelle grande ville du monde, vous attrapez un taxi en quelques instants. Levez-le bras à Paris, vous, attrapez des crampes.

Regardez le gouvernement dans les heures qui viennent : alors qu’un million de manifestants de la Manif pour tous ne l’a pas fait reculer, les parisiens subissent le blocage de la capitale et la capitulation ne tardera pas.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

* Le titre de cet article a été emprunté à Radio Bistrot

 

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