Face aux disputes entre le Fatah et le Hamas, le gouvernement palestinien démissionne – See more at: http://www.dreuz.info/2015/06/17/face-aux-disputes-entre-le-fatah-et-le-hamas-le-gouvernement-palestinien-demissionne

0
1786

Abbas résignation

Le gouvernement d’unité de l’Autorité palestinienne, composé depuis la réconciliation d’avril 2014 entre le Hamas et le Fatah vient d’exploser en vol. Le Fatah a compris, malgré des mois de négociations, que le Hamas a la main sur la bande de Gaza et ne laissera pas Mahmoud Abbas diriger.

Un officiel de l’OLP a déclaré que le gouvernement de technocrates formé l’an passé pour remplacer les clans rivaux de Judée Samarie et Gaza a été dissout, et sera remplacé probablement par un gouvernement de politiciens.

Il y a quelques minutes, le premier ministre du gouvernement d’unité Rami Hamdallah a donné sa démission à Mahmoud Abbas, a indiqué Al Arabiya.

La raison officielle avancée est que le cabinet, malgré des mois de négociations, n’est pas en mesure d’assurer ses fonctions dans la bande de Gaza dominée par le parti islamiste du Hamas.

Le Hamas a immédiatement réagit et rejeté toute dissolution unilatérale.

Mahmoud Abbas a indiqué hier que le gouvernement serait dissous sous 24 heures :

« Le gouvernement continuera à fonctionner jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit nommé. Je pense que ce qui va se produire maintenant, c’est la formation d’un gouvernement de politiciens, et non de technocrates. »

Cependant, le porte parole du Hamas Sami Abu Zuhri a déclaré que l’organisation terroriste islamiste n’a pas été consultée, et qu’elle s’oppose à toute dissolution unilatérale.

« Le Hamas rejette tout changement décidé sans l’accord de toutes les parties, » a déclaré Zuhri.

« Personne ne nous a rien dit d’une décision de changement, et personne ne nous a consulté au sujet d’un changement de gouvernement. Le Fatah a agi sans nous à tous les sujets. »

La dissolution intervient à un bien curieux moment : le Hamas tiendrait selon plusieurs sources des négociations indirectes avec Israël destiné à officialiser un cessez-le-feu plus durable.

Et il n’est pas clair si la décision d’Abbas a un rapport avec ces négociations, mais des officiels de l’OLP, sous couvert d’anonymat, affirment que oui.

« Si un nouveau statut de Gaza est négocié, l’idée de base d’un Etat palestinien disparait totalement, » a déclaré un officiel de l’OLP.

Cet avis est confirmé par un autre diplomate arabe, qui pense que Abbas a pris la décision après avoir eu vent des discussions indirectes en cours.

« Quand Mahmoud Abbas a entendu dire que des envoyés internationaux ont pris par à des discussions pour mettre fin à la crise de Gaza, il a été pris par surprise, et il a pris cette décision », a déclaré Bassem Naim à l’AFP.

« Il a eu l’impression qu’une solution risquait d’être trouvé sans l’implication de l’Autorité palestinienne, » car les négociations secrètes ont impliqué plusieurs canaux arabes et européens, mais pas l’Autorité palestinienne.

Confirmant ces rumeurs et déclarations, une source du Hamas a annoncé qu’une rencontre s’est tenue à Doha le week end dernier avec les Qataris, dans le but d’atteindre un accord de cessez-le-feu d’une durée de 5 à 10 ans.

Cette source affirme que les négociations portent sur les points clefs pour la bande de Gaza que représente le blocus sécuritaire, le blocus humanitaire permettant l’entrée quotidienne de centaines de camions de vivres.

Aucune indication n’a été donnée pour savoir si d’autres factions ont pris partie aux négociations. On ne sait si le Fatah était partie prenante, par exemple, alors qu’il a activement participé à l’établissement de la trêve en août 2014 par l’Egypte.

Le Hamas se sent menacé par la présence de cellules de l’Etat islamique, qui ont revendiqué les tirs de roquette contre Israël au moins de juin 2015, et il pourrait souhaiter une alliance temporaire pour se protéger.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.